Gérard Lahellec
Biographie
Je suis né le 4 avril 1954 à Kerdaret, où mes parents exploitaient une petite ferme d’une dizaine d’hectares, comme il en existait beaucoup chez nous ; mon père ayant la qualification professionnelle d’ouvrier agricole et ma mère celle de femme « sans profession ».
Tous deux, locuteurs du breton natifs de Plufur, qui avaient fait le choix du communisme et de la Résistance pendant la guerre, étaient des travailleurs, plutôt généreux et partageux, accueillant tous ceux qui venaient à nous. C’est dans cet environnement que j’apprends très tôt, outre la langue bretonne, le sens des autres. Chez nous, « on est paysans, communistes et on parle le Breton » : ces trois qualificatifs constituent les composantes indissociables de mon identité.

Scolarité, études et parcours professionnel
L’entrée en primaire à l’école publique de Plufur me change d’horizon, au sens propre, le bourg dormant à 4 km de la ferme familiale, et au sens figuré, puisqu’il s’agit pour moi de m’engager sur la route du savoir et de la connaissance universelle afin de pouvoir, plus tard, « préserver, chanter, sauver ce qui s’accorde à notre chant » comme le disait si admirablement Édouard Glissant.
C’est dans cet esprit que j’intègre la pension du Collège de Plestin Les Grèves puis le lycée de Lannion où j’obtiens mon baccalauréat en 1972. Je continue des études de sciences à la faculté de Rennes puis exerce des fonctions d’auxiliaire de l’éducation nationale au collège de Bégard avant d’entrer à l’aviation civile à Paris. De retour du service national, je passe le concours de technicien des installations des télécommunications et prends mes fonctions à France-Télécom en 1978.
Engagement politique
Parallèlement à mon cursus scolaire et professionnel, je m’engage politiquement dès mes dix-huit ans, sous l’influence de Marcel Hamon, député communiste du Trégor jusqu’à être nommé secrétaire départemental en 1989. Appelé par des collègues qui sollicitent mon aide, cet engagement me conduit à assumer diverses responsabilités syndicales puis politiques. Je deviens conseiller régional de Bretagne en 1994, conseiller municipal et adjoint au maire de Saint-Brieuc, Claude Saunier, l’année suivante.
En 2004, convaincu qu’elle rassemble des personnes de bords politiques différents autour d’un projet cohérent et fondamentalement de gauche, j’accepte de figurer sur la liste d’union conduite par Jean-Yves le Drian. Je suis ainsi réélu conseiller régional, cette fois au sein de la majorité, mais ayant constitué un groupe propre à ma sensibilité. J’accède à la responsabilité de Vice-Président chargé des infrastructures, des transports et de la décentralisation portuaire et aéroportuaire et suis chargé, entre autres, du dossier éminemment emblématique du TGV. Dans un contexte de dérégulation et de renoncement à la chose publique, il me faut faire preuve de persévérance, de maîtrise technique, et de capacité à faire consensus pour en arriver à ce qui existe aujourd’hui, salué par tous.
En 2019, désireux de renforcer le camp de la gauche au sein du Parlement, et voyant que l’idée de ma candidature suscitait cet intérêt-ci, je me présente aux élections sénatoriales. Je suis élu, aux côtés de ma collègue Annie Le Houérou, sénateur des Côtes d’Armor, le 27 septembre 2020, ce qui me conduit à démissionner alors de ma fonction de Vice-Président tout en assurant la transition jusqu’aux nouvelles élections régionales.
Aujourd’hui, Vice-Président de la Délégation aux collectivités territoriales (DCT), je siège également à la Commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport et au sein du groupe communiste républicain citoyen et écologiste (CRCE).
Parti pris ?
Selon le dictionnaire de la langue Française, le parti pris serait une opinion préconçue, inflexible, plutôt héritée d’une histoire que d’une observation impartiale des faits. Or, c’est à partir des enseignements que je tire de ma propre histoire et de mon vécu quotidien que je fonde mon engagement, résolument orienté vers la quête de la préservation et du mieux-être de l’Humanité !
Bien entendu, au départ de l’engagement de tout individu il y a ce qui constitue son identité. La mienne est indissociablement liée à celle de mes origines bretonnes du Trégor, de l’enfant ayant grandi dans une petite ferme où la langue commune était le Breton et où la seule perspective de sortie exceptionnelle était de se rendre au bourg distant de 4 Km. C’est dans cet environnement très modeste que j’ai découvert très tôt que le développement des services publics était la condition même du développement de l’individu et du collectif.
Chaque jour m’apporte aussi son lot d’illustrations des drames qui découlent de la course folle au profit au point de faire planer des menaces sur l’existence même de l’Humanité : les riches sont de plus en plus riches et les inégalités se creusent.
Dans cet environnement où toutes les formations politiques se sont converties au libéralisme et à l’économie de marché, il semble qu’il n’y aurait plus de perspective crédible de changement à gauche. La droite, boostée par l’extrême droite, domine le champ des constructions politiques et de renoncements en renoncements la gauche s’est discréditée aux yeux du peuple au point où la situation devient dangereuse. Il est donc urgent à mes yeux d’allumer une lueur d’espoir à gauche et de se mettre en situation d’ouvrir une nouvelle perspective et un nouvel espoir à gauche !
Pour y parvenir, je puise mon inspiration politique chez Saint-Simon et sa métaphore des abeilles productives qui se battent contre les frelons parasites car il faut remettre le monde à l’endroit. Je nomme cela le communisme.

Pour moi donc, le communisme n’a rien à voir avec ce que le XXe siècle nous en a montré. D’ailleurs, les États qui se sont réclamés de lui ne s’appelaient pas des pays communistes, mais des États socialistes. Et c’est plutôt ce socialisme-là qui est mort et bien mort aujourd’hui. Le communisme, ce n’est pas la description d’un monde aussi merveilleux qu’utopique. Ce n’est pas non plus un idéal tellement noble et magnifique que sa réalisation serait impossible ! Non ! Ni utopique, ni idéal, le communisme, c’est un mouvement bien réel pour changer le cours de l’Histoire, c’est un combat populaire, long, difficile, avec des hauts et des bas, avec du sang versé, des plaies et des bosses, mené depuis longtemps et qui continue plus que jamais aujourd’hui. Un combat à la fois collectif et individuel, non seulement pour un autre pouvoir, une autre politique ou une autre société, mais pour une autre civilisation humaine.
Il est entendu pour moi aussi qu’un tel changement ne se fera pas en un jour, mais je considère qu’il ne faut pas attendre pour l’engager. Bien d’autres avant moi, en Bretagne et en France, y ont mis la main, permettant l’obtention des congés payés, de la sécurité sociale, du droit protecteur du travail, autant d’avancées fondamentalement communistes sans lesquelles nous ne nous verrions plus vivre aujourd’hui…
C’est sur ce chemin-là que je vous propose de nous engager ensemble !