La crise de l'élevage - Sénateur Gérard LAHELLEC

La crise de l'élevage

La crise de l'élevage

 

 

Toutes les filières d’élevage sont aujourd’hui frappées de plein fouet par la faiblesse des cours et par l’augmentation importante du prix des matières premières, à cela s’ajoute les situations sépcifiques de chaque filière.

 

Quant à la crise de la filière bovine, si nos lois stipulent que l’agriculture répond à des règles simples d'offre et de demande ainsi qu’à des conditions de concurrence loyale et non faussée, devant permettre à la qualité de se démarquer et de trouver la juste rémunération des efforts qu'elle nécessite, la réalité est quelque peu différente. L’économie de marché qui régit le secteur de la viande bovine est bien davantage une économie de destruction, qui considère qu'un animal nourri à l'herbe dans une exploitation familiale répondant à tous les critères du développement durable dont la France se veut la championne, n'a pas plus de valeur qu'un animal poussé en élevage industriel à grands coups d'antibiotiques à l'international.


→ Je me suis engagé pour faire face à la crise de la filière bovine, qui se matérialise par la disparition de 2.000 éleveurs bovins français par an, dans une tribune du Jdd aux côtés de nombreux parlementaires de gauche comme de droite.


Quant à la crise porcine, après deux ans d’une conjoncture positive et de cours porcins rémunérateurs, les éleveurs français et européens traversent désormais une période difficile. Le 23 octobre 2022, je participais au rassemblement des éleveurs organisé par la FNSEA et les JA à la Chambre d’Agriculture de Plérin, qui m’alertèrent sur la crise spécifique que connaît la filière porcine. Les cotations françaises sont en recul depuis plus de deux mois. Les pays exportateurs européens ne peuvent plus vendre vers la Chine. C’est le cas en particulier de l’Espagne, premier exportateur européen de porc vers le marché chinois. Conséquence : du jour au lendemain, l’Espagne a rebasculé sa marchandise vers le marché européen provoquant une spirale de baisse des cours. Cette situation intervient dans un contexte d’augmentation des prix de l’alimentation (soja, maïs, blé, orge…). Avec cet effet de ciseaux il manque, selon les producteurs, entre 20€ et 30€ par porc pour équilibrer. Il est difficile de dire combien de temps cela va durer mais cette situation de crise ne doit pas être instrumentalisée à des fins de renoncements pour fragiliser encore plus la filière porcine. On remarquera que l’exploitant agricole qui produit lui-même ses céréales devrait connaître une meilleure résilience économique pour résister à cette crise.

 

 

 

 

 

Pour concourir au développement durable d’une agriculture de production, respectueuse des hommes et de l’environnement :


→ J’ai interpellé, par courrier écrit ci-joint, le ministre de l’agriculture Denormandie proposant un soutien immédiat des trésoreries des exploitations agricoles.


→ Je n’ai pas manqué de rappeler, le 6 Novembre 2021, dans le cadre d’une rencontre à Corlay avec le Ministre des affires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et les organisations syndicales agricoles, l’urgence que revêt la prise en considération de la condition des éleveurs, En effet, la fragilisation du secteur prcin porte donc en elle le risque de sa disparition. Je me permets de rappeler, à ce propos, la crise que nous avons connue il y a quelques années dans la filière avicole et qui avait conduit au sacrifice de celle-ci, justifié parfois au nom de la nécessité de« changer de modèle» ... Aujourd'hui, des suites de cette crise, un constat s'impose : nous importons en France 50% de la viande de volaille que nous consommons ! Il convient ainsi de tout mettre en œuvre pour éviter que le séisme que nous avons connu dans la filière des volailles ne vienne maintenant anéantir la filière porcine.


→ Enfin, convié le 19 novembre 2021 à une rencontre avec le Ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, et les élus et représentants des organisations professionnelles agricoles à la préfecture de Saint-Brieuc, j’ai appelé à ce que soient engagées des mesures de soutien aux trésoreries des exploitations familiales afin que cette filière ne connaisse pas le même destin que celui de la filière avicole.